Julie Angeletti est chef de projet en charge du pilotage de ce plan. Elle nous explique la démarche, exemples à l’appui !
Comment est né le plan de sobriété hydrique de Séché Environnement ?
La raréfaction de l‘eau en France et dans le monde s’accélère ces dernières années. Les sécheresses sont de plus en plus fréquentes. C’est une menace pour les écosystèmes mais aussi pour notre activité. Face au défi du réchauffement climatique, il est indispensable d’accélérer la transition écologique. C’est pourquoi, en tant qu’acteur industriel engagé dans la protection de l’environnement, le Groupe a mis en place un plan d’action ambitieux pour préserver la ressource en eau et anticiper l’objectif fixé par le gouvernement : réduire les prélèvements de 10% d’ici 2025.
Nous avons commencé par analyser les modes de consommation d’eau de nos installations en nous appuyant sur notre Déclaration de Performance Extra-Financière (DPEF). Ce document, que nous publions chaque année, compile de nombreuses données sur chacun de nos sites. On y trouve notamment les quantités d’eau prélevées, rejetées ou recyclées.
Et qu’avez-vous constaté ?
Tout d’abord, il y avait d’importantes disparités entre les 40 sites dans le monde que nous avons étudiés. Une poignée de sites étaient responsables de la majorité de notre consommation globale (environ 3 millions de mètres cubes). Dans certaines de ces installations, l’énergie issue de la valorisation des déchets permet d’alimenter en eau chaude ou vapeur des réseaux de chaleur industriels ou urbains. L’eau y circule en circuit quasi-fermé mais il faut néanmoins assurer des appoints non négligeables. Les systèmes de lavage des fumées, indispensables pour préserver l’environnement, peuvent également impliquer des consommations d’eau. Quant aux autres sites, les usages peuvent être multiples : refroidissement des processus de production, nettoyage des installations, usages tertiaires… et certains étaient déjà très avancés dans leur démarche de sobriété.
Concrètement, comment allez-vous faire pour réduire la consommation d’eau ?
Nous avons commencé dès l’année dernière à multiplier et améliorer les compteurs sur nos installations, bien sûr en entrée et en sortie de site, mais également de façon à analyser les principaux usages. Cela nous a permis de détecter et corriger certaines fuites et points de surconsommation.
Améliorer l’information dont nous disposons permettra aussi de pouvoir identifier plus finement le potentiel d’économie d’eau, et par exemple, dans quels cas nous pourrions utiliser des eaux issues de nos process industriels (Reuse) ou des eaux de pluie plutôt que de l’eau prélevée dans les nappes phréatiques ou sur les réseaux d’eau potable. Plus nos indicateurs sont précis, plus nous pouvons imaginer des solutions efficaces pour réduire les prélèvements.
Un autre axe sur lequel nous travaillons est celui de l’amélioration du fonctionnement de nos machines et de nos process, voire leur remplacement par des équipements plus économes en eau.
Pour tout cela, nous comptons beaucoup sur nos collaborateurs sur sites qui connaissent leurs usines par cœur. Ensemble, nous avons déjà effectué plusieurs réalisations et d’autres sont en cours ou à venir.
Pouvez-vous nous donner des exemples ?
Il y en a beaucoup et le Groupe a d’ailleurs déjà diminué ses prélèvements de 6,4% entre 2021 et 2023 (à périmètre constant) mais voici nos projets récents ou encore en cours les plus marquants.