Laurent Bordachar
responsable de l’agence Séché Assainissement de Bouafles (Yvelines).
Versailles ! Le château du Roi-Soleil et son parc extraordinaire. Ses millions de visiteurs ignorent probablement l’ampleur de l’ouvrage hydraulique qui permet le fonctionnement de cette pièce maîtresse du patrimoine national. Des dizaines de kilomètres de canalisations, des centaines d’avaloirs en pierre ou en fonte pour gérer les eaux de pluie, des dizaines de bassins et fontaines richement décorés et alimentés en eau grâce à la simple gravité, du château, tout en haut jusqu’au point le plus bas du parc.
À l’arrivée du printemps, fin mars, tout doit être prêt, car c’est là que commence la saison des Grandes Eaux musicales, un ballet rafraichissant et monumental de fontaines, de cascades et de jeux d’eau. Alors, entre février et mars, si vous vous promenez dans le parc sur les traces de Louis XIV et Marie-Antoinette, vous pourriez bien apercevoir (malgré leur discrétion) les équipes et les camions hydrocureurs de Séché Assainissement.
Une relation de confiance
« Cela faisait déjà plusieurs années que l’Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles nous avait confié l’entretien des grilles et avaloirs, raconte Laurent Bordachar, responsable de l’agence Séché Assainissement de Bouafles (Yvelines). Il y en a près de 750 dans tout le parc, et c’est par là que s’écoulent les eaux de pluie, entraînant chaque année des tonnes de graviers arrachés aux allées. Il s’agit de les pomper pour éviter le comblement des puisards. Ces avaloirs sont en pierre ou en fonte et ils peuvent peser jusqu’à 100 kg. Nous avons trouvé un moyen simple et pratique de les soulever en toute sécurité pour nos équipes et sans les abîmer. » Il faut dire que beaucoup datent du 17ème siècle et que ces éléments du fonctionnement du parc font aussi partie du patrimoine.
Depuis 2023, les équipes de Laurent Bordachar ont aussi la lourde responsabilité de nettoyer les 57 bassins et fontaines monumentales du parc.
« Si on ne fait rien les bassins se remplissent de vase et de feuilles mortes, des algues peuvent se développer, c’est beaucoup moins agréable à voir, explique le chef d’équipe Steven Carpin-Cartan. » Alors, pour tenir les délais et tout nettoyer entre la fin de l’hiver et le début de la saison touristique, Séché Assainissement a mis les moyens : chaque jour, trois à quatre camions hydrocureurs franchissent les grilles du parc avec 3 équipiers à bord. Ces camions sont dotés de deux compartiments : l’un pour les boues pompées, l’autre pour l’eau propre utilisée pour le nettoyage. Chaque jour les équipes font le point avec les fontainiers du parc qui ont vidé les bassins concernés la veille (en prenant soin de transférer les poissons). Après avoir rempli les citernes d’eau des camions, les équipes se mettent au travail. Au programme : pompage des boues et rinçage des bassins à l’eau propre.
Vaillance et huile de coude
« C’est un travail très physique, qui demande de la vaillance et de l’huile de coude, il faut des gens sérieux, formés et équipés car certaines fontaines impliquent des travaux en hauteur ou en espaces confinés. Il faut suivre des protocoles stricts et utiliser correctement les EPI adaptés, insiste Laurent Bordachar. »
« Cela fait tout de même quelque chose de travailler dans un endroit aussi spécial, continue Steven. Il faut être très précautionneux, ne pas abimer les statues qui sont parfois dorées à la feuille d’or. Nous devons aussi utiliser nos lances à eau à la pression minimum, ce qui n’accélère pas le travail ! ». Sans compter que, dans le parc, le public n’est jamais loin. Les équipes de Séché Assainissement savent se faire discrètes et soigner leurs éventuels contacts avec les touristes.
Grâce à cette méticulosité alliée à un vrai courage physique et à une bonne présentation, les équipes ont gagné la confiance de leur prestigieux client et cette année encore, il aura fallu moins d’un mois pour arriver au bout de ce travail de titan. Alors, si vous allez vous promener par-là, rappelez-vous : si ce patrimoine a pu parvenir jusqu’à nous à travers les siècles, c’est parce qu’il est vraiment, très bien entretenu. Les poissons aussi peuvent en témoigner !
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