Lettre aux locataires de la Terre
Chers locataires,
Voici de nombreuses années nous avons signé un contrat de bail pour que vous puissiez résider chez moi. Comme il est d’usage, nous avons fait contradictoirement un état des lieux et vous vous êtes engagés à occuper et à faire usage des locaux « en bon père de famille » comme il se disait alors.
Mais que constatons-nous à ce jour ? Où sont passés les poissons, les mammifères, les insectes et autres animaux qui y résidaient avant votre venue ? Qu’avez-vous fait des océans et des ressources en eau, alors que je constate l’avancée des déserts et des sécheresses sévères ? Vous déforestez à tour de bras et coupez des arbres que nous avons mis des siècles à faire croître, vous consommez les ressources naturelles à un rythme bien supérieur à leur reconstitution et disséminez des déchets dans la nature. Il n’y avait pas de « 7ème continent » de plastiques lorsque je vous ai donné les clés. Le ciel bleu a pris des teintes inquiétantes par moment, et l’atmosphère concentre de plus en plus de gaz à effet de serre.
Vous avez modifié le climat par vos actions de consommation énergétique, les changements d’usage des sols que vous provoquez … C’est un fait majeur.
Certes, vous m’objecterez qu’il y a déjà eu des modifications climatiques importantes et que la terre n’a pas cessé de tourner pour autant. Les causes en étaient naturelles, alors qu’aujourd’hui elles sont essentiellement anthropiques. Jamais les changements n’ont été aussi rapides, ne laissant pas à l’Homme et à la nature le temps de s’adapter. Darwin disait en substance que les espèces qui survivaient n’étaient pas les plus grandes, les plus fortes, mais celles qui s’adaptaient le mieux. Encore faut-il leur en laisser le temps, ce qui n’est pas le cas dans la situation que nous vivons actuellement. Nous sommes entrés contre notre volonté dans l’anthropocène.
Qu’avez-vous donc fait ? Pensez-vous pouvoir demeurer ici dans de telles conditions ? Ne pensez-vous pas risquer l’expulsion ?
Plus de 15.000 scientifiques – toutes disciplines confondues – de 184 pays viennent de lancer un cri d’alerte* pour dire qu’il est plus que temps d’agir si nous voulons reconduire votre bail. Que pourrait-on ajouter de plus à cet appel unanime si ce n’est demander à chacun d’apporter sa modeste pierre à la lutte contre le dérèglement climatique. Car il n’y a pas d’action vaine, la plus modeste contribution trouve sa place dans un effort global indispensable. Chacun en son domaine et à sa place se doit d’être proactif pour préserver ce bien commun qu’est la planète, et ne pas se complaire dans une attitude fataliste.
Peut-être avez-vous compris maintenant qu’il fallait changer de paradigme et préserver les ressources, le climat et la biodiversité. Je veux bien vous donner une dernière chance.
Je consens donc à vous renouveler temporairement votre bail d’occupation de la planète, mais sous conditions que vous évoluiez et modifiez vos comportements. Mais soyez bien conscients que c’est le dernier avertissement sans frais, avant que vous ne soyez chassés de chez moi.
Votre propriétaire, la TERRE.
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